Le vote par anticipation, en vue de l’élection présidentielle, divise !

Presque en catimini, le gouvernement proposait, le 16 février dernier, le vote par anticipation pour le prochain scrutin présidentiel. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette proposition ne fait pas l’unanimité !

C’est au Sénat que s’est nouée cette polémique, lorsqu’au détour d’un débat, le gouvernement introduisait sans concertation un amendement visant l’autorisation du vote par anticipation dans la semaine précédant les élections présidentielles de l’année prochaine.

L’amendement en question dispose que « les électeurs peuvent à leur demande voter de manière anticipée dans l’un des bureaux ouverts à cette fin, parmi une liste arrêtée par les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères ». Il s’agirait donc, pour les électeurs ayant fait ce choix, de voter durant la semaine précédant le dimanche du vote, via une machine à voter, dans un espace « similaire à un bureau de vote de droit commun, notamment en ce qui concerne ses membres ».

Concrètement, la liste d’émargement de ces votes par anticipation serait alors conservée « par le maire ». Au moment du dépouillement, le dimanche, le président du bureau de vote n’aurait ainsi qu’à rendre visibles « les compteurs totalisant les suffrages exprimés par chaque candidat ainsi que les votes blancs, de manière à en permettre la lecture par les membres du bureau de vote ».

Enfin, l’entrée en vigueur de cette disposition étant prévue le 1er janvier 2022, elle arriverait donc à point nommé pour le scrutin présidentiel.

Outre la forme qui fait débat (pourquoi ne pas avoir introduit cette notion directement dans le projet de loi initial ?), se posent de nombreuses questions sur le fond. En effet, ce vote « anticipé » aurait lieu avant même que la campagne électorale se clôture, sans que l’électeur puisse modifier son vote le dimanche.

Pour les communes également, ce dispositif compliquerait grandement le dispositif, sans que l’on sache d’ailleurs précisément les impacts pour les communes qui seront « choisies »  par le ministère. D’ailleurs, dans quelles conditions celles-ci pourront-elles mobiliser un bureau de vote pendant une semaine entière ? Quels ajustements techniques la mesure impliquera-t-elle dans la gestion du répertoire électoral unique ? Enfin, et l’exemple américain lors des élections de 2020 doit rester dans nos esprits, quelles seraient les mesures de sécurité pour éviter les fraudes, les doubles votes ?

C’est probablement avec ces questions en tête que l’AMF, dans un communiqué, dénonçait qu’«aucune concertation préalable avec les maires n’a été faite par le gouvernement, alors qu’ils ont la responsabilité de l’organisation des élections ».

Affaire à suivre sur le blog de Leadon !…

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